Un sumere face una casa, una somma u tomba (proverbiu corsu)
C’un sgaliottu appressu, pe’ u stradone,
Fendu sbattagliulà tintenicchia
Va, caricu ad ogni arcu d’un curbone,
E sonnia di pruvenda o funtanicchia.
Và mezzu incatarrocchiu, chì u bastone
Si zzà ! non basta micca, in groppa picchia
Quandu s’avanza l’ombra d’un pullone,
Un’orechia spilata, ritta, incricchia.
A cundizola in guerra, a larma à l’ochji,
Mugatu da’ cruciera à li dinocchj
Và salutendu in ronchitu i fratelli…
Pianu, chì ‘ssa summaccia ùn lu ti crebbi.
U puntellu di casa !... O chì sarebbi
Una Corsica senza sumerelli ?
G. di a Grotta
LE PETIT ÂNE
Un âne remplit une maison ; une charge peut le tuer (proverbe corse)
Sur la grand’ route, suivi d’un garnement
Faisant tinter son grelot joyeusement
Portant des deux côtés du bât une corbeille,
Il rêve de provende ou de fraîche fontaine
Quelque peu de travers il va, car le bâton,
Quand « Hue » ne suffit pas, frappe sur le croupion
Lorsqu’apparaît l’ombre d’un châtaignier
Il dresse alors son oreille pelée.
La larme à l'oeil et la queue en bataille
Blessé jusqu’aux genoux, à bout de forces
Il va saluant ses frères d’un braiment…
Afin que ne le crève la maudite charge,
Notre état du foyer s’en va tout doucement.
Oh ! que deviendrait donc sans ânons notre Corse ?
Traduction : Roccu Multedo