Noël au régiment

Tous mes amis sont heureux de sortir

Pour visiter la ville de Narbonne.

D’avoir le quartier libre ça fait plaisir

Et au cantonnement il n’y a plus personne.

La fête est belle, tout le monde est dehors

De me voir à Narbonne je suis plus triste encore.

 

De visiter la ville ne m’intéresse

Et je me fous d’aller à la cantine.

Pour manger quelque chose après la messe

J’appelle le cabot de la cuisine.

Et l’on m’apporte pour faire le réveillon

Quelques sales carottes dans un peu de bouillon.

 

En ce moment le cafard me tracasse

Et dans mon lit je ne peux m’endormir.

Je m’en vais m’allonger sur la paillasse

En rêvant au beau coin de mes désirs.

J’entends les cloches de mon aimé pays

Et la foule s’approche à la messe de minuit.

 

Il me semble de voir les capelle

Remplies de jeunes filles au frais visage,

J’entends chanter Tu scendi dalle stelle

Par de vieux paysans de mon village.

Leurs voix résonnent jusqu’au fond de mon cœur.

De me voir à Narbonne ce n’est pas mon bonheur.

 

Je me rappellerai de l’an quarante

Durant toute la durée de ma vie

Et c’est avec tristesse que je chante

Mes plus sentimentales poésies.

Même à la nage je serais bien content

D’aller à mon village joyeux comme un printemps.

 

 

 

Retour vers la page : François Valery

 

 

 

 

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