Le torpillage du BALKAN - 16 août 1918

Dans la nuit du 15 au 16 août 1918, le paquebot BALKAN, faisant route vers Bastia, était torpillé au large de Calvi, faisant de nombreuses victimes. Parmi elles, un homme et une femme originaires de notre village. Leurs noms sont inscrits sur le Monument aux Morts de Pietra di Verde :

CALENDINI Marc Augustin, militaire permissionnaire *

SAVIGNONI Marie, née INNOCENZI, victime civile.

Parmi les 102 rescapés, une Piétrolaise, STRABONI Francesca, la maman de Noéllie BARTOLI, que nous avons très bien connues

* CALENDINI Marc-Augustin, soldat au 363ème Régiment d’Infanterie, recruté à Ajaccio (n° matricule 2499) était né le 13 novembre 1884 Pietra di Verde (fils de Joseph-Félix Nicolai et de Ebbia Massei)

Son frère Joseph Marie CALENDINI, lui-même soldat en 1918, était le grand père de nos amis Pierre, Marie et Denise CALENDINI

    

Le récit du torpillage.

Le paquebot « Balkan »appartenait à la Société Fraissinet dont le gérant, Alfred Fraissinet, était président de la commission des réquisitions maritimes. Avec l'IBERIA et le PELION, il assurait la desserte de la Corse.

Le 15 août 1918, le BALKAN, sous les ordres du commandant GIORGI, quitte Marseille à destination de Bastia avec à son bord 32 officiers et marins de l’équipage et environ 450 passagers (300 permissionnaires et 150 civils, hommes femmes et enfants).

Il prend la mer en même temps que le PELION, courrier d'Ajaccio, escortés du contre-torpilleur BOREE. Au large de Toulon, le BOREE est remplacé par un autre navire de guerre.

A 22h00, nuit noire et mer calme. Le PELION et son escorte quittent le BALKAN et font route plus au sud, vers Ajaccio. Celui-ci poursuit seul vers Bastia.

Le 16 août, à 01h35 du matin, à 8 milles au large de Calvi, le matelot de veille aperçoit sur tribord un sous-marin en surface, qui se confond avec les flots et le signale immédiatement au commandant GIORGI qui est sur la passerelle.

Presque aussitôt, une torpille frappe le navire par le travers du grand mât arrière, entre les cales 3 et 4. L'antenne radio tombe et l'officier radio, Armand GAVINI, ne peut envoyer aucun message.

Les passagers affluent sur le pont du BALKAN qui gite très fortement sur tribord.

Moins d'une minute après l'explosion de la torpille, le BALKAN se dresse verticalement et s'enfonce dans les flots comme une flèche, entraînant équipage et passagers. La disparition est si rapide qu'aucun moyen de sauvetage ne peut être mis en action.

A la surface de la mer flottent néanmoins sept radeaux qui se sont détachés du navire et sur lesquels s'entassent les malheureux qui ont pu surnager. Mais il faut lutter pour sa survie, et des scènes tragiques se produisent.


Quelques minutes plus tard, il y a seulement 102 survivants sur ces radeaux, qui peuvent voir dans le lointain le feu de la pointe Revellata. Parmi eux douze hommes d'équipage, dont un seul officier, le second mécanicien Pierre ANFRIANI.

Pierre ANFRIANI va prendre la direction des opérations, relier les radeaux entre eux et, à l'aide de morceaux de planches en guise d'avirons, tenter de gagner la côte. Les malheureux vont ramer toute la nuit, aucun navire n'étant en vue.

Vers 10h00 du matin, ils ne sont plus qu'à 3 milles de la côte lorsque deux hydravions qui patrouillent entre Calvi et l'Ile Rousse les aperçoivent. L'un d'eux se pose, tandis que l'autre va chercher du secours. Quelque temps plus tard, une vedette arrive de Calvi et recueille les 102 rescapés.

A noter que Pierre ANFRIANI, seul officier survivant, avait déjà été torpillé le 9 Avril 1917 sur l'ESTEREL près de Port Vendres, et le 28 Octobre 1917 sur le MARC FRAISSINET entre Marseille et l'Orient. Il s'en sortait vivant pour la 3e fois.

Il recevra le témoignage de satisfaction suivant :
"Après le torpillage du BALKAN, a pris le commandement des radeaux surchargés de survivants, procédé à la répartition de ceux-ci, maintenu le moral des naufragés avec énergie et sang froid. A réussi à faire manœuvrer tout le groupe de radeaux pour se rapprocher de la côte. Quand les secours sont arrivés, neuf heures après le torpillage, a refusé d'être recueilli avant les naufragés dont la situation lui semblait périlleuse. Déjà rescapé de deux navires torpillés."


L
e sous-marin torpilleur était l'UB 48 du KL Wolfgang STEINBAUER.

La catastrophe du BALKAN sera, avec environ 400 disparus, la plus importante jamais enregistrée sur les lignes de Corse
.

Caractéristiques du BALKAN

Construit au chantier Dumbarton en 1882
Longueur 79,24 m - Largeur 11,31 m - Creux 7m
Jauge brute 1709 tx
1 machine compound deux cylindres
Puissance 1500 cv

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